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Comment réguler sa colère au travail - Eric Albert - lesechos.fr

En milieu professionnel, dirigeants – dont chaque émotion résonne de façon amplifiée dans leurs équipes – comme employés doivent apprendre à apprivoiser leurs émotions.

La colère de la rue déborde depuis le 49.3. Elle prend la forme d'une violence qui tranche avec les manifestations qui ont précédé. Les micros-trottoirs nous montrent des individus qui justifient leurs attaques par la colère qu'ils ressentent.

La colère est une des émotions de base commune à toute l'humanité, ainsi que chez les primates et d'autres animaux. Chacun la ressent, mais pour autant ne l'exprime pas nécessairement de la même façon.

L'entreprise n'y échappe pas. Tout le monde la redoute. Les dirigeants veillent soigneusement à ne pas la provoquer dans leurs équipes. Car il s'ensuit des réactions irrationnelles avec des acteurs qui se braquent.

Les collaborateurs sont très attentifs à ne pas la déclencher chez leurs chefs. Car eux aussi deviennent irrationnels avec d'autres conséquences puisqu'ils ils ont le pouvoir.

Émotions et peur

La colère s'enclenche presque toujours lorsque l'individu a le sentiment de s'être fait manipuler ou qu'on se moque de lui : « Mais enfin, ça fait dix fois que je leur demande de faire des présentations sous cette forme et ils arrivent avec ça, ils se foutent de moi ! » Bien souvent, celui qui déclenche la colère n'a évidemment pas cette intention.

Parfois, celui qui la ressent est juste submergé par son émotion, ne l'analyse pas et ne peut faire autrement que de la déverser sur les autres.

Les effets de la colère des individus en position de pouvoir sont connus : c'est principalement la peur. Cette peur détermine la relation au chef : tout faire pour qu'il ne se mette pas en colère.

Impact sur l'efficacité du collectif

Les dirigeants – dont chaque émotion résonne de façon amplifiée dans leurs équipes – doivent apprendre à apprivoiser leur colère.

Cela passe d'abord par son anticipation car elle arrive, le plus souvent, sans qu'on s'y attende. Il s'agit ensuite de s'en rendre compte et de prêter attention à une petite voix intérieure qui prévient qu'elle est présente.

Si on ne prend pas garde à cette alerte, on risque d'adopter un comportement qui n'aura pas l'effet souhaité. En revanche, lorsqu'on se rend compte que l'on est en colère, on peut d'abord l'exprimer autrement que par du non-verbal (cris, gestes brusques, regard agressif).

Il suffit de dire calmement que ce qui est en train de se passer agace, irrite, voire met en colère. Dès lors, on peut expliquer le pourquoi du ressenti et laisser ses interlocuteurs donner eux-mêmes leur version.

Le dirigeant plus que les autres doit apprendre à réguler sa colère car, sauf à de rares exceptions, elle a toujours des conséquences négatives sur l'efficacité d'un collectif.