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Management : comment faire du neuf avec du vieux - Eric Albert - lesechos.fr

Intéressante, la combinaison du passé et du futur pour le fonctionnement global d'une entreprise... Lucas De Meo en est une illustration alors qu'il lance une nouvelle Renault 5 en utilisant la recette qui a fait sa réputation avec la Fiat 500.

Lucas De Meo réutilise sa recette qui a fait sa réputation avec la Fiat 500, en lançant une nouvelle Renault 5.

La voiture est résolument contemporaine avec toutes les innovations du temps présent mais renvoie, à travers son design et la référence à son ancêtre des années 1980, à un usage populaire, polyvalent et ludique.

En somme, il s'agit de produire de la nouveauté en gardant un esprit, voire des valeurs du passé.

On ne peut pas prédire le succès de ce nouveau modèle mais cette combinaison du passé et du futur est intéressante à transposer au fonctionnement de l'entreprise elle-même.

Des pratiques du passé à éliminer ?

Les entreprises sont toutes confrontées à la question du changement, de faire différemment, de s'adapter plus vite. Face à cette exigence, elles réalisent à quel point faire en sorte que le changement se produise réellement est long et laborieux.

Dès lors, les pratiques du passé apparaissent comme ce qu'il faut éliminer. Ce qui revient à envoyer le message suivant (simplifié, compris par le terrain) : tout ce qui relève du passé est mauvais, il faut s'en débarrasser.

Discours déstabilisant, car chacun trouve dans son passé des éléments positifs voire cultive une certaine nostalgie. Alors que le futur parait, pour le mieux incertain, et au pire peu souhaitable.

La recette de Luca De Meo est de s'appuyer sur l'esprit de ce qui a fait les succès du passé tout en s'inscrivant résolument dans une modernité affirmée. Pour l'entreprise, cela revient à affirmer que l'on s'appuie sur les valeurs qui ont permis d'arriver là où on en est, pour construire un futur différent. Autrement dit le passé n'est pas une lourdeur dont il faut se débarrasser mais un socle à partir duquel on s'élance.

Des valeurs plutôt qu'un outil de marketing

Encore faut-il que l'entreprise ait cultivé des valeurs fortes, non seulement connues par tous mais présentes dans leur quotidien. Et que ces valeurs constituent une identité commune dans laquelle chacun se reconnait et qui soulève une adhésion et une fierté.

Enfin que l'on puisse faire le lien entre les succès passés et la mise en oeuvre des valeurs. Mais il arrive trop souvent que les valeurs ne soient qu'un outil de marketing interne avec de belles affiches.

Pour autant, ce que voient les équipes c'est souvent un décalage de l'attitude de leur management avec ce qui est préconisé. Alors qu'elles devraient être la base de l'identité collective.

C'est parce qu'on peut s'appuyer sur une identité commune qui rend fier que l'on peut s'engager dans un futur incertain, qui demande de changer.