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L’efficacité d’une équipe dirigeante

Notre gouvernement s’est donc doté d’une secrétaire d’état chargée de « l’égalité réelle ». Par ailleurs, l’un des ministres a la « ruralité » dans son portefeuille quand un autre a l’agriculture. Au fil de la liste à la Prévert, on trouve la biodiversité mais la diversité qui, elle concerne les individus, n’est pas présente. La première réaction devant ce gouvernement pléthorique, présenté comme centré sur l’action, est de sourire. Sa composition montre, à nouveau, que lorsque le politique domine, c’est aux dépens de l’action. Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre qu’une équipe constituée de 37 membres avec un horizon de 15 mois ne peut que se neutraliser mutuellement, attiser les rivalités et chacun va tenter de laisser sa marque sans priorités communes. Sur quoi repose l’efficacité d’une équipe dirigeante ?  D’abord sur la clarté de son rôle en tant qu’équipe, ensuite sur la cohérence de sa composition avec ce rôle. Outre les choix stratégiques dont elle aime à se saisir, l’instance dirigeante doit délivrer à son organisation, différents types de prestations. Elle doit en permanence s’aligner (et se réaligner) sur les mêmes priorités et les faire partager. Elle est garante de l’harmonie et de la cohérence de son organisation. En harmonie, donc sans conflits majeurs. En cohérence, en veillant à ce que les différents donneurs d’ordres tant dans leur mode de management que dans leurs actions, ne diffusent pas de messages contradictoires. Enfin, si les opérationnels sont responsables des résultats à court terme, l’équipe dirigeante elle est garante du moyen terme. Elle prépare l’avenir. Pour cela, elle doit être resserrée. L’idéal est d’être moins de 10. Le nombre de membres est inversement proportionnel à la qualité des échanges et à la co-construction. Les Comex avec de nombreux acteurs sont le reflet d’un chef qui ne croit pas à l’équipe et qui veut, en fait, diriger seul. Il faut aussi veiller à la complémentarité des membres. Cette complémentarité doit se situer à tous les niveaux : genre, parcours, compétences, nationalité, âge, etc. Plus la diversité est présente, moins il y a de rivalités et plus l’élaboration en commun est riche. Cette élaboration prend du temps. Cela suppose que les membres du Comex aient la maturité d’une véritable délégation.