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Comment bien choisir un collaborateur ? Eric Albert - lesechos.fr

La meilleure façon de ne pas s'enfermer dans ses propres biais cognitifs est d'échanger sur le sujet avec des interlocuteurs de confiance. C'est ainsi que l'on a le plus de chance de ne pas faire de choix seulement guidés, à notre insu, par nos émotions.

Tout manager s'est trouvé face à la situation : pour un poste sensible aucun candidat n'est évident. Il faut faire son choix parmi des acteurs qui ont chacun leurs avantages et chacun leurs manques. L'un est expert du domaine mais a peu de leadership, l'autre est un excellent leader mais peu d'expérience dans le domaine, un troisième présente l'avantage de cocher la case de la diversité mais montre peu d'enthousiasme pour le poste. La question est de savoir quels critères il faut privilégier. 

C'est là où  nos biais cognitifs peuvent nous conduire à des options qui ne sont pas toujours les meilleures . D'abord, la surpondération de certains critères par rapport à d'autres. Par exemple, celui qui ne connait pas le domaine en question pourrait privilégier l'importance de l'expertise. Car avoir un expert du domaine dont il ignore tout est rassurant. A l'inverse, la tendance peut être de choisir des acteurs qui ont des caractéristiques proches de ses propres qualités. Qualités que l'on a tendance à survaloriser. Et donc prendre quelqu'un qui nous ressemble. Enfin, il est fréquent de surpondérer les attentes et de sous-estimer les difficultés que la personne rencontrera dans sa prise de poste.

La bonne personne au bon endroit 

La meilleure façon de ne pas s'enfermer dans ses propres biais cognitifs est d'échanger sur le sujet avec des interlocuteurs de confiance. Autrement dit, de se challenger mutuellement, d'écouter des opinions divergentes des siennes, d'accepter de changer d'avis. A plusieurs, on peut peser les critères.  On s'interroge sur nos certitudes pour voir en quoi elles sont pertinentes dans le contexte donné. 

C'est ainsi que l'on a le plus de chance de ne pas faire de choix seulement guidés, à notre insu, par nos émotions. D'autant que, parmi les critères à prendre en compte, celui qui concerne le parcours de la personne en question est essentiel. En quoi ce passage est-il utile pour le développement de la personne et pour ce vers quoi on la projette à moyen terme ? C'est pourquoi pour mettre la personne au bon endroit, il est utile d'y penser longtemps à l'avance. On s'aperçoit alors que nos intuitions de départ changent en observant les acteurs et en affinant ses attentes sur un poste donné.