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Quitter Paris pour trouver un équilibre de vie - Eric Albert - lesechos.fr

Changer son mode de vie, en quittant la capitale, permet d'augmenter son confort personnel. Et favorise les opportunités de réussites professionnelles.

Quitter Paris, c'est évidemment choisir un mode de vie plus équilibré. Un mode de vie sans passer un temps important dans les transports, sans avoir à s'entasser dans des petites surfaces hors de prix, sans être déconnecté de la nature. Rappelons que l'on considère habituellement l'équilibre de vie est un trépied. Le premier pied concerne le domaine familial et de l'intime. Le deuxième est celui de la vie sociale et amicale. Et le troisième celui de vie professionnelle.

Chacun d'entre nous avons du temps et de l'énergie que nous investissons sur chacun de ces trois champs. Sachant que, comme si le temps ni l'énergie ne sont extensibles, à chaque fois que l'on investit dans l'un des trois, c'est aux dépens des deux autres. C'est ainsi que le dirigeant « surinvesti » dans son travail, s'aperçoit, la cinquantaine arrivant, qu'il n'a pas vu grandir ses enfants et qu'il s'est éloigné de ses amis qu'il n'a jamais le temps de voir. Longtemps le modèle implicite de l'entreprise était de considérer que la motivation et le niveau de responsabilité se mesuraient à la capacité d'un individu à sacrifier ses autres champs de vie. La limite de ce modèle est maintenant claire.

L'individu sur investi dans son travail est fragile. Car en mettant toute sa charge affective et émotionnelle dans un seul champ, il surréagit à chaque événement qu'il s'y passe. Débordement émotionnel, manque de recul, fatigue mentale, difficulté à récupérer, tendance à prendre les feedbacks sur un mode personnel, font parti des  symptômes classiques .

 

Un atout pour les entreprises

L'enjeu des entreprises est donc de tout faire pour permettre à ses collaborateurs et principalement ses dirigeants (population la plus à risque) de préserver leur équilibre de vie. Commençons par le lieu de travail. Pour faire des économies beaucoup de groupes se sont éloignés du centre de Paris obligeant les acteurs à passer beaucoup plus de temps dans les transports. Il n'est pas banal de voir des dirigeants partir de chez eux à 5 heures du matin pour éviter les embouteillages. Les Millénials de talent l'ont bien compris qui mettent la localisation de l'entreprise en haut de leurs critères de choix. Vient ensuite tout ce qui facilite l'équilibre du dirigeant, sa capacité à faire du sport, le respect de ses moments de récupération, la possibilité d'adapter son emploi du temps, l'instauration du télétravail comme une règle banale, etc. C'est en fait une culture d'entreprise qui intègre que si le travail est important, il ne doit en rien capter l'intégralité de l'individu.

Un CEO raconte volontiers que lorsqu'il recrute,  il s'attache à vérifier que ses recrues ont une vie riche . L'un des candidats croyant lui plaire déclare qu'il est totalement disponible et que son travail, c'est sa vie. Ce à quoi il lui répond : « si vous n'avez rien à faire chez vous, vous n'avez rien à faire chez nous ». Les bons éléments qui décident de quitter Paris montrent une indépendance d'esprit et une liberté qui est une raison