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Parité : le plancher de verre - Eric Albert - lesechos.fr

La plupart des dirigeants, soit sous la pression des parties prenantes, soit par sincère conviction, essaient de tenir leurs engagements en termes de parité et de vraiment enrayer le déséquilibre.

Presque toutes les grandes entreprises ont des équipes dédiées au sujet de la diversité. Elles sont mises sous pression de trouver des solutions. Mais la voie d'action est étroite entre les opérationnels et les ressources humaines (RH).

Chacun reste attaché à sa zone de pouvoir. Le manager est celui qui décide de la promotion de ses collaborateurs et qui détecte les potentiels, le responsable RH gère les carrières en respectant des critères qui garantissent une équité dans l'entreprise.

Récemment, un dirigeant rencontrait des jeunes cadres venus du monde entier. Il a été agréablement surpris de constater que dans le groupe se trouvaient de nombreuses jeunes femmes qui sortaient du lot. Mais elles n'avaient pas été repérées par les entités.

Pas de parcours adaptés

On passe, très tôt, à côté des talents féminins. On ne leur propose pas de parcours adapté à leurs aspirations et susceptible de leur donner envie de prendre des responsabilités toujours plus importantes. En se focalisant sur le plafond de verre, on ne voit que la partie émergée de l'iceberg.

C'est moins le sujet aujourd'hui, la plupart des dirigeants donnant la préférence aux femmes sur les hommes pour des postes de dirigeant. Au point qu'il devient difficile pour un homme français cinquantenaire de prendre un job de RH ou de directeur de la communication avec une place au comité exécutif d'un grand groupe.

C'est lorsqu'elles ont entre 30 et 35 ans qu'il faut faire émerger les femmes talentueuses. Mais tout le piège vient du fait qu'on leur impose des critères et des contraintes qui passent par la ligne managériale. Cette dernière a du mal à trouver du potentiel chez des femmes très différentes des critères qu'elle a elle-même imposés. Et, sans y mettre aucune mauvaise intention, cette ligne managériale les décourage.

Une autre façon de procéder pourrait être de solliciter, sous forme d'un volontariat, celles qui souhaitent bénéficier d'un programme visant à booster leur parcours. Puis, parmi ces volontaires, de leur faire suivre un chemin inspiré de celui que l'on réserve aux hauts potentiels. Car c'est au départ d'une carrière de femmes que se fait la discrimination beaucoup plus que lors d'une prise de postes à responsabilités, après un long parcours.