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Enjeu crucial : la sécurité psychologique des salariés - Eric Albert - lesechos.fr

Plus l'insécurité du monde s'accentue et devient anxiogène, plus l'entreprise doit travailler à sécuriser les équipes.

Les crises sanitaires, climatiques et géopolitiques n'ont jamais été aussi présentes et intriquées. Cela accentue la dimension « volatile, incertaine, complexe et ambiguë » de notre environnement.

Dans ce contexte, les entreprises sont soumises à un double enjeu. L'adaptabilité et l'agilité d'une part, pour avoir une capacité rapide de réaction face à des événements dont la nature et l'ampleur sont imprévisibles. Et, d'autre part, l'obligation de faire face à la complexité des situations dont les paramètres sont enchevêtrés.

La première dimension suppose d'abaisser le niveau des décisions et de favoriser la prise d'initiative. La seconde nécessite de faire appel à l'intelligence collective. Ces deux ressorts ne peuvent être mis en oeuvre qu'à plusieurs conditions.

L'une d'entre elles est de procurer un haut niveau de sécurité psychologique aux collaborateurs en activant plusieurs leviers.

La progression plutôt que la sanction

D'abord, il faut avoir une culture qui favorise la collaboration entre les acteurs et des relations interpersonnelles de qualité ; de façon que chacun perçoive qu'il dispose du soutien des autres. Ensuite, la culture d'entreprise doit pousser à favoriser la diversité ainsi que l'expression de la contradiction. Enfin, le mode de management devrait continuellement se soucier d'épauler les collaborateurs.

Les managers développent ainsi un rapport à l'erreur basé sur la progression plutôt que sur la sanction et n'utilisent pas la peur comme ressort de performance. Ils sont alors particulièrement attentifs à ne jamais donner le sentiment de décider de façon arbitraire. In fine, tout cela permet à chacun d'oser se mettre en risque, se lancer, s'exposer pour contribuer à trouver des solutions aux nouveaux problèmes qui émergent.

L'envie d'oser

Plus l'insécurité du monde s'accentue et devient anxiogène, plus l'entreprise doit oeuvrer à procurer aux équipes ce sentiment de grande sécurité psychologique. Pour autant, les salariés peuvent ressentir une certaine pression.

Mais cette pression doit être plus intrinsèque qu'extrinsèque. Elle doit venir de l'individu lui-même et pas de son management, car c'est celle-là qui ouvre à la prise d'initiative.

L'objectif du management n'est plus seulement de fixer des objectifs et de suivre leur mise en oeuvre, il doit aussi faire en sorte que les acteurs de l'entreprise s'approprient les enjeux, comprennent leur rôle et ressentent l'envie et la nécessité de réussir. Donc d'oser.

L'entreprise peut et doit devenir un lieu de sécurité, un lieu qui rend ses acteurs confiants face aux enjeux de leur environnement. C'est à ces conditions qu'ils se trouveront en mesure d'inventer, de s'épanouir et de se sentir utiles.