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Cultivons nos émotions positives en dépit de la crise - Eric Albert - lesechos.fr

En cette période de bouleversement sanitaire, il est indispensable de nous intéresser à nos émotions positives d'une façon proactive. À chacun de cultiver cette pratique qui relève de l'hygiène de vie, dans cette période si austère.

Le ressenti des acteurs, dans la période actuelle de crise sanitaire, est dominé par la peur et l'inquiétude. Au premier rang, vient la santé pour soi et ses proches puis, bien sûr, les conséquences économiques pour la période à venir. A cela s'ajoutent toutes sortes de frustrations qui vont de l'interdiction de sortir de chez soi à celle de voir ses proches. Les perspectives sont pour le moins inconnues. Personne ne peut dire quand et comment tout cela finira. Nous sommes dans un environnement émotionnel, chargé négativement et augmenté par l'incertitude. Tout cela est nourri par le flot de nouvelles annonçant, chaque jour, un nombre de décès et laissant en suspend beaucoup de questions quant aux modalités du déconfinement. Comment ne pas avoir le moral atteint ?

Saisissons l'occasion donnée par la crise du Covid-19 pour travailler sur notre capacité à cultiver nos émotions positives. Notons qu'en période habituelle, si nous n'y prenons pas garde, nous avons naturellement tendance à davantage nous centrer sur nos émotions négatives plutôt que positives. Nous sommes plus sensibles à ce qui nous irrite qu'à ce qui nous satisfait. C'est pourquoi il est indispensable de nous intéresser à nos émotions positives d'une façon proactive. Cela suppose de s'y préparer et d'y revenir après.  

Dynamique collective

S'y préparer consiste à anticiper ce qui, dans un événement, pourrait nous faire plaisir. Je vais avoir avec un échange avec tel collègue, quelle satisfaction vais-je en tirer ? Quel plaisir particulier pourrai-je avoir à échanger avec lui ? Cette réflexion en amont permet de mieux savourer le moment. De même, rétrospectivement, s'arrêter quelques minutes pour réfléchir à ce qui a produit du plaisir est très important. Nommer ce que l'on a vécu permet à l'émotion positive de prendre son envol. Et de ne pas rester confinée dans le flot de ce qui est vécu sans en émerger.

L'émotion positive s'épanouit si elle répond à une intention claire, si elle est dégustée par la description du vécu. C'est comme savourer un plat ou un vin, décrire ce que l'on ressent amplifie le plaisir. Il revient à chacun de cultiver cette pratique qui, dans cette période si austère, relève de l'hygiène de vie. Elle deviendra ensuite une habitude qui colore le quotidien d'émotions variées et améliorera considérablement l'humeur.

Dans le cadre de l'entreprise, il va être essentiel, au sortir du déconfinement, d'aider chacun à se placer dans cet état d'esprit. La relation entre les acteurs n'en sera que meilleure et, comme rien n'est plus contagieux que la bonne humeur, cela contribuera à créer une dynamique collective.