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Covid, télétravail et vie perso : comment séparer l'accessoire de l'essentiel - Eric Albert - lesechos.fr

L'attente puis la projection nous conduisent à passer de déceptions en déceptions. Mais confiance et partage émotionnel sont deux piliers que cette crise sanitaire a fait émerger, et qui donnent bon espoir.

Depuis la survenue du Covid 19, nous sommes passés par tous les stades, oscillants entre l'espoir et le désespoir. À chaque nouvelle étape, nous n'avons pas pu nous empêcher de nous fixer un horizon de quelques mois pour nous rassurer qu'au bout de cette période, au moins, les choses reviendraient à la normale. Force est de constater qu'un an plus tard nous ne sommes pas du tout là où nous l'avions imaginé.

Évaluer ce qui manque vraiment

S'il est une leçon à tirer de l'année écoulée, c'est bien que l'attente puis la projection nous ont conduit à passer de déceptions en déceptions. Mais comment ne pas se projeter dans un avenir meilleur ? Il pourrait être utile de faire un bilan. D'abord sur le plan personnel, chacun peut évaluer ce qui lui manque vraiment. Un ami me disait que les dîners fréquents chez ses relations ne lui manquaient pas du tout, au contraire. Un autre que découvrir une autre façon de faire du ski, sans remontées, avait été une révélation pour lui. Cette période est très précieuse pour nous aider à écarter de nos vies tout ce qui n'est pas essentiel.

Obsolète, l'hypercontrôle

Dans le domaine de l'entreprise, aussi l'essentiel émerge. Beaucoup de managers ont été obligés de faire confiance et ça a marché la plupart du temps. Les salariés à distance ont plutôt augmenté leur productivité. La crise a rendu obsolète le management basé sur l'hypercontrôle et la maîtrise omniprésente. Tant mieux.

Les manques aussi sont criants. Se voir, vivre dans un environnement convivial, se sentir appartenir à un collectif apparaissent comme indispensables. Le travail à distance, non seulement relâche les liens, mais aussi met en danger les acteurs qui ont besoin des relations avec leurs collègues pour leur équilibre. La dimension humaine s'impose comme jamais. Le travail, c'est aussi des émotions partagées. Qu'elles soient positives ou négatives, on a besoin de les vivre ensemble. Confiance et partage émotionnel sont deux piliers que cette crise a fait émerger, et qui donnent bon espoir.