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Satisfaction au travail

L’ambiance est à la morosité, alors que nous sommes juste à la période de l’année où, habituellement, l’arrivée de l’été et la perspective de la coupure estivale favorisent plutôt l’humeur légère et enjouée. Pour contrer les effets de ce printemps pourri, arrêtons-nous sur les moyens de développer et de cultiver notre satisfaction au travail. Depuis dix ans, les publications sur les risques psychosociaux se sont centrées sur l’ensemble des contraintes qui rendent le salarié victime de son environnement de travail. D’un côté, les conditions de travail, de l’autre le mode de management. Chacun, s’il cherche bien, peut trouver des sources d’insatisfaction tant dans son poste de travail que dans l’attitude de son chef. C’est peut-être vrai, mais cela accrédite le principe du salarié qui subit. Heureusement, les avancées récentes de la psychologie permettent de sortir de cette posture passive. La psychologie positive, la pleine conscience et la méditation font découvrir que les sources de satisfaction dans la vie quotidienne sont innombrables mais que, la plupart du temps, on passe à côté sans en profiter. Un peu comme un bon vin lors d’un repas animé. Tout à la conversation, on s’aperçoit qu’on a vidé son verre sans l’avoir vraiment goûté. De la même façon, tout à notre impatience d’agir, à notre zapping permanent d’un écran à l’autre, à l’enchaînement des réunions ou à la revue des e-mails, nous survolons nos journées. Leur saveur est noyée dans l’action. Or la satisfaction est d’autant plus perçue qu’on s’y arrête, qu’on en comprend les ressorts, qu’on en parle avec des tiers, voire qu’on s’y prépare. En somme, la satisfaction est en nous. Mais faute de s’y arrêter, on la gâche. Ainsi, le plaisir d’avoir appris quelque chose qui nous donne le sentiment d’être plus intelligent, le moment de convivialité gai et chaleureux, la résolution d’un problème complexe, passent comme s’il s’agissait de banalités. C’est à peine si nous en gardons une perception positive. C’est ainsi que nous ne goûtons pas le sel de la vie. Les dirigeants, toujours pressés, sont probablement, plus encore que les autres, des candidats à la vie fade.